« La
vérité est plurielle ». Voilà qui plaît au monde. « Je
suis la vérité ». Voilà qui dérange. « Irrecevable ! »,
diront certains. C'est pourtant ce que le Christ affirme (Jean :
14, 6). Conséquences : 1) il n'y a pas d'autre vérité que Lui
2) Il est Dieu (car qui peut ETRE la vérité, sinon Dieu Lui-
même ?). Les apôtres l'avaient compris et les martyrs des
premiers siècles aussi. Seulement aujourd'hui, « ça ne passe
plus ». Modernité oblige, il faut s'aplatir devant les idées
à la mode, coller avec son époque. « Vérité plurielle ».
Ce nouveau dogme ne laisse guère le choix. Si vous n'y souscrivez
pas, vous êtes un affreux ringard. D'ailleurs, « Dieu a t-il
vraiment dit... ? ». Le piège : celui du démon, tel
qu'on le trouve déjà dans la genèse. Au nom d'une herméneutique
aussi fallacieuse que chaotique, on remet en question. Quoi ?
Tout. Les miracles, la rédemption, la résurrection... Bref, le
kérygme vole en éclats. Fini la prédication apostolique. Place au
dialogue, à un ersatz de christianisme que l'on chuchote à
demi-mots, par peur de froisser ceux qui pensent autrement. Eh bien,
faites ce que vous voulez, mais moi, je n'arrive pas à mettre
ensemble des choses qui sont contradictoires. Il m'est donc
impossible d'affirmer à la fois que le Christ est la vérité tout
en prétendant que celle-ci est plurielle. C'est l'un ou c'est
l'autre. Non, je ne peux pas penser que deux et deux font quatre tout
en me disant qu'ils font trois. Vous, si ?...
Jean-Pierre
Snyers