Chère
Gilberte,
Je
viens de lire votre témoignage dans « Dimanche ». Il est
bouleversant ! Comment ne pas être ému aux larmes en vous
lisant ? Comment ne pas se sentir rejoint, réconforté, apaisé
et finalement heureux en vous entendant ? En peu de mots, vous
nous avez tout dit ! Tout ce qu'un être humain doit savoir :
Dieu existe, Jésus est réssuscité, il y a une vie éternelle après
notre mort et ceux qui nous sont chers, nous les retrouverons !
Oui, vous nous avez tout dit, et si vous pouvez affirmer ces réalités
sans pareil, nous faire entrevoir ces richesses inestimables, c'est
parce que vous êtes l'une des seules personnes au monde qui les avez
vues ! Oui, à travers Marie, à travers Celle que vous appelez
tendrement la sainte Vierge, c'est tout le ciel qui est venu vers
vous !
Vous
savez, Gilberte, nous nous connaissons depuis longtemps. A maintes
reprises, j'ai eu le bonheur de vous rencontrer et même de vous
interviewer. Et puisque nous nous connaissons, et puisque nous nous
apprécions, je vais maintenant prendre la liberté de vous dire
quelque chose que vous n'aimerez probablement pas. Que veux-je vous
dire ?... Que vous êtes une personne extraordinaire ! Je
sais ce que vous allez me répondre. Je vous entends déjà me
rétorquer : « Non, non, je ne le suis pas, je ne suis
rien, croyez-moi !... » Tant pis, je persiste ! Vous
aviez neuf ans à l'époque des apparitions. Neuf ans quand le ciel
s'est ouvert à Beauraing. Neuf ans quand vos yeux d'enfant ont
contemplé l'indicible, la tendresse inexprimable, la beauté la plus
inouïe. 80 ans après, vous témoignez toujours. Et vos mots, votre
regard et votre visage, transpirent la sincérité, la transparence
et la vérité d'une dame qui porte en son coeur l'inaltérable
reflet de Celle qui est venue la visiter. Si, vous êtes
extraordinaire, Gilberte ! Car, rien ne vous obligeait à
parler, à partager la grâce immense qui vous a été accordée afin
que « le monde sache ». Vous (comme les quatre autres
témoins) auriez pu vous taire, garder le trésor pour vous. Mais au
risque de subir des moqueries, des haussements d'épaules et des
négations obstinées, absurdes, vous avez préféré nous rejoindre
dans notre nuit, dans notre cécité de croyants qui espèrent mais
qui n'ont jamais vu.
Tous
ces mots qui me viennent, j'aurais pu les écrire à mon ami Albert
Voisin; à cet ami à qui je dois en partie la foi qui m'anime
aujourd'hui. Comme vous, et en même temps que vous, il avait eu la
grâce de contempler Marie ; la Vierge immaculée. Comme vous,
il me disait : « Quand on a vu un coin du ciel, il est si
difficile de rester dans la brume d'ici-bas ! ». A
présent, plus de brume. C'est sur les chemins éternels d'un monde
prodigieux qu'il marche désormais. Et ses yeux, comme les vôtres un
jour, quand viendra l'heure du grand passage, ne cessent de
s'émerveiller, et ses lèvres ne cessent de murmurer ce mot que je
vous adresse de tout coeur : « Merci ! ».
Jean-Pierre
Snyers