Comment !
Vous êtes contre l'avortement, le mariage gay, l'euthanasie, la
franc-maçonnerie, le socialisme, l'athéisme, les religions
non-chrétiennes, le cannabis ; bref, contre toutes les bonnes
choses offertes par notre société ! Affreux personnage !
Dinosaure ! Suppôt d'Hitler !... Qui êtes-vous pour juger
ainsi ?... Vous avez raison, je ne suis qu'un monstre. Promis,
juré, je ne jugerai plus. Plus rien du tout ! Si demain je
deviens enseignant et qu'un élève me rend une rédaksion kriblée
de phautes dortograffes : « Dix sur dix ! ».
Paris, capitale de l'Amazonie ? « Encore dix sur dix »
Un travail de fin d'étude composé de 150 feuilles blanches ?
« Grande distinction ! »... Vous voyez où je veux
en venir ? Non ?... Simplement à ceci : il y a un
fossé (ou plutôt un abîme) entre le fait de juger des personnes et
celui de juger des idées. Oui, tout être humain est infiniment
respectable (quelles que soient sa couleur, sa religion, ses
orientations sexuelles ou sa politique), mais toutes les idées ne le
sont pas. Confondre les deux conduit, soit à la dictature la plus
sanguinaire, soit à l'anarchie la plus absurde. Et au sein de
l'Eglise ? Pareil ! Respecter les hérétiques mais pas
l'hérésie. Si, dès le commencement, les premiers chrétiens
avaient respecté l'arianisme, le gnosticisme ou nestorianisme, que
serait-il resté du christianisme ? Le devoir de protéger la
foi. Le courage de combattre ce qui la défigure ; ce qui la
transforme en une idéologie sans transcendance, sans miracle, sans
espérance en un au-delà. Ce devoir, ce courage sont ce que les
humbles croyants sont en droit d'attendre de leurs évêques. Hélas,
ils attendent toujours...
Jean-Pierre
Snyers