Il y a des personnes qui vous marquent à jamais. Sans conteste, le père
André en fait partie. Je l'ai connu durant les années 70 et je ne suis
pas près d'oublier ce moine ermite à la fois très érudit (4
doctorats, 12 langues maîtrisées), issu de la noblesse et
particulièrement original qu'il était. Né le 25 novembre 1891 dans une
famille aristocrate en Estonie, décédé le 21 mai 1978, il a quitté sa
terre natale pour rejoindre la Suisse, l'Allemagne, la France et
finalement la Belgique où il entre chez les bénédictins d'Amay auprès de
Dom Lambert Beauduin. En 1938, les habitants de Blindef (Louveigné)
découvrent cet étrange religieux qui désire vivre comme un ermite dans
une maison qu'il transformera peu à peu à l'image de la demeure de son
enfance. Chaque dimanche, il ne manquait pas de célébrer la Messe à la
chapelle et nombreux sont ceux qui se souviennent encore de ses sermons
souvent cocasses. Durant la guerre, il entre dans la résistance et en
reconnaissance pour son courage, l'état Belge lui accordera la grande
naturalisation, tandis que l'association des anciens combattants le
nomera vice-président. A présent, le père André repose à Chevetogne, et
en son hommage, une croix qui lui est dédiée a été inaugurée à
l'occasion des 25 ans de son départ pour la patrie céleste. Ci-dessous,
voici quelques souvenirs de lui...