Bonjour pape François,
Avec
tout le respect que j'ai pour vous, mais pas pour bon nombre de vos
idées, je vous écris pour vous dire que je ne suis pas loin de quitter
votre Eglise. Je n'aurais jamais cru qu'un pape puisse me conduire à
envisager une telle rupture, mais vous avez réussi cette prouesse.
Depuis votre élection, que vous devez en grande partie à l'obscur groupe
St Gall, je vous ai observé. Longtemps, je vous ai laissé le bénéfice
du doute. Mais aujourd'hui, saint père, je ne peux plus reconnaître en
vous Celui que vous représentez. En comparant vos discours avec ce qui
est rapporté dans l'Ecriture par les apôtres, je ne peux que constater
que ce n'est plus l'Evangile décrit par celle-ci que vous nous
présentez. Un exemple: vous parlez DES vraies religions, dont les
fondements (doctrines) reposent selon vous sur la capacité de l'homme à
se transcender vers l'absolu. En disant cela, vous laissez clairement
entendre que la vérité est plurielle. Eh bien, il m'est de impossible
de souscrire à une telle affirmation sans renier purement et simplement
que le Christ est, comme Il le dit, LA vérité et le seul chemin qui
conduit au Père et à la vie éternelle.
Quand
vous dites à un athée (le journaliste Scalfari) que vous ne VOULEZ PAS
essayer de le convertir, je ne puis reconnaître le langage d'un saint
Pierre. Et quand vous ajoutez que le prosélytisme (qui n'est jamais que
le zèle déployé par un nouveau converti en vue que les autres puissent
découvrir le trésor qu'il a découvert), est une idiotie, je me dis que
vous condamnez les apôtres et les premiers chrétiens qui ont payé de
leur sang leur fidélité à Jésus-Christ. Non, ce n'est pas en affirmant
que "Dieu n'est pas catholique, qu'un tel Dieu n'existe pas" que vous
allez regonfler le moral de vos troupes et que vous inciterez les autres
à se convertir. Car si, comme vous le pensez, Dieu n'est pas
catholique, quelles raisons aurions-nous de l'être nous-mêmes? Vous
pensez réellement que notre Rédempteur (ou les apôtres) aurait dit:
"Dieu n'est pas chrétien"? Que générez-vous en tenant de tels propos
sinon le doute et la confusion? Qui amènerez-vous à la foi chrétienne à
travers ce genre d'affirmation? J'estime que vos sous-entendus sont
désastreux à l'égard du peuple des croyants et des périphéries auxquels
d'ailleurs vous n'annoncez jamais la Prédication apostolique.
Pape
François: un jour, dans cet au-delà dont vous ne nous parlez
pratiquement jamais, vous devrez répondre à Celui qui va vous demander:
"Qu'as-tu fait avec ce que tu as reçu? As-tu fidèlement veillé à
l'intégrité de la foi? As-tu prêché la conversion en vue du salut
éternel des âmes ou t'es-tu seulement consacré au salut temporel des
corps? Vous me direz: Dieu est miséricorde, Il ne juge pas". Si, Il
juge! Toute la Bible le clame et le Credo l'affirme aussi! Ne vous en
déplaise, pour Jésus et pour ses disciples, il n'y a pas "des" vraies
religions, il n'y en a qu'une seule et celles qui ne sont pas
chrétiennes ils les appellent des idoles! Dès lors, votre religion
irénique n'ayant pas sa place dans la Bible, il serait peut-être temps
que vous révisiez votre idéologie en fonction de ce qu'elle dit et que
vous arrêtiez de la lire avec les lunettes de cet autre Evangile que
vous essayer d'imposer.
Oui,
que vous essayer d'imposer! Car, au vu de la manière brutale avec
laquelle vous avez d'un seul coup limogé les 27 collaborateurs du
cardinal Sarah pour les remplacer par vos perroquets, au vu des
nominations à la pourpre cardinalice d'archevêques proches de la "mafia"
St Gall (le terme "mafia" est utilisé avec vantardise par le cardinal
Danneels qui en faisait partie), vous signifiez au monde entier, votre
volonté de rompre avec cette Tradition chère à vos deux prédécesseurs et
à des évêques courageux comme le sont par exemple, le cardinal Sarah ou
Monseigneur Léonard.
Saint
père: qui êtes-vous vraiment? Sur quel rivage conduisez-vous la barque
de Pierre? Vous me faites peur. Je commence franchement à penser que
vous êtes au service d'autre chose que de la foi catholique. Et ce n'est
pas le fait que vous vous agenouillez devant les migrants mais pas
devant votre Seigneur présent dans l'hostie consacrée, qui va me
rassurer. Ce n'est pas non plus votre présence en Suède pour fêter les
500 ans du schisme de Luther et votre absence à la procession de la
fête-Dieu et à celle du Congrès eucharistique qui a rassemblé tous les
évêques d'Italie, qui contribuera à me faire croire que vous êtes dans
la bonne voie.
En
écrivant cette lettre, je me sens dans une peau bien étrange: celle
d'un simple laïc qui est obligé de supplier le successeur de saint
Pierre, les évêques et les prêtres, d'être fidèles à la foi apostolique
et catholique. Dès lors, je rêve du jour où, plutôt que de vous apitoyer
sur le réchauffement climatique, vous aurez enfin à coeur de vous
intéresser au refroidissement de la foi; je rêve du jour où les médias
et le monde ne vous applaudiront plus, parce que vous aurez consenti à
revenir à ce à quoi le Christ vous appelle: l'annonce de cette Vérité
qui est le seul chemin vers le ciel et vers Dieu, notre Père. Ce jour
viendra t-il? Je ne sais, et pour ne rien vous cacher, j'en doute très
fort. Puisse néanmoins Notre Seigneur et Notre-Dame faire en sorte qu'il
en soit ainsi.