mercredi 11 octobre 2017

Bâtir le Royaume?

Une erreur très répandue consiste à dire que le Royaume (de Dieu, des cieux) doit être construit, édifié par les chrétiens. Que de fois hélas n'entendons-nous pas cette affirmation dans nos églises! Si, dans le Nouveau Testament, ce mot est associé avec les verbes "chercher", "annoncer", "être", "venir", "recevoir" ou "prêcher", jamais il ne l'est avec des verbes comme "bâtir", "travailler" "édifier", ou "construire". L'expression "Travailler à l'édification du Royaume" (qui relève plus de la politique que de l'Evangile) est inconnue des textes bibliques. Par contre, quand Jésus affirme clairement que celui-ci n'est pas de ce monde, quand il invite à prier son Père pour qu'il vienne, il signifie par là qu'il s'agit d'une réalité non pas matérielle mais spirituelle qui, loin de monter de la terre vers le ciel, descend du ciel vers la terre. Rien à voir donc avec une quelconque agitation qui inviterait les chrétiens à s'investir dans des projets qui, s'ils sont humainement valables, n'en restent pas moins étrangers au regard de la signification du mot "Royaume" que donnent les textes du Nouveau Testament.  

vendredi 6 octobre 2017

Colonne vertébrale

"Le christianisme est une religion du salut dans l'au-delà et non un projet social ou politique pour ce bas monde" (Paul Veyne, professeur au collège de France). Pas la peine d'insister sur le fait qu'une telle formulation rejoint avec force ce qu'est la Prédication apostolique. Ce ne sont évidemment pas les apôtres qui s'inscriraient en faux par rapport au fait que notre vie sur terre n'est qu'un feu de paille au regard de celle qui, éternelle, réclame notre conversion au seul Sauveur et Rédempteur. Hélas, ce qui était évident, essentiel pour eux est, à mon sens, devenu tellement dénaturé, liquide ou perdu dans un langage  embrouillé, qu'il en résulte que les conséquences (la pratique) de ce qu'est la foi (reprises dans le Credo) sont finalement considérées comme étant la foi elle-même. Si les comportements (la praxis) passent avant la doctrine; si ceux-ci deviennent le socle au détriment de la Vérité, on aboutit inexorablement à une religion qui finit par ne plus se distinguer de l'humanisme. Le drame, c'est qu'à travers une telle conception ( à partir du moment où les conséquences deviennent la cause),  l'axe central du message chrétien est renversé. Quand saint Paul décrit clairement ce qu'est l'Evangile (1 Cor 15; 1-8)) et quand qu'il applique le mot "anathème" à ceux qui en annonceraient un autre (Galates; 1, 7-9), il nous montre avec force le coeur de sa prédication, l'axe du christianisme duquel dépend tout le reste. Dès lors, quiconque s'aventurerait à mettre une réalité autre que cet axe-là, quiconque n'accorderait plus à la Vérité la première place qui lui revient, devient  du même coup un faux prophète; un homme qui, sous couvert de discours philanthropiques, trahit la foi apostolique et son message central qui vise le salut éternel de l'âme. En ces temps de confusion doctrinale, de catéchèses vidées de leur substance, il me semble plus qu'urgent de prendre conscience qu'il n'y a aucun christianisme qui ne repose pas d'abord sur les cinq mots qui le caractérisent et qui sont: création, chute, incarnation, rédemption, résurrection. Puisse un jour dans l'Eglise cette colonne vertébrale retrouver enfin sa place centrale; une place sans laquelle ce que certains appellent faussement "l'Evangile" n'est plus qu'un corps flasque, sans vie; un prétexte au service d'une idéologie calquée sur l'esprit du monde.

dimanche 23 avril 2017

Tombeau vide

Petite réflexion au lendemain de Pâques. Le matin du troisième jour, à part du linge soigneusement replié, le tombeau est vide. Qu'est devenu le corps de Jésus que, par ailleurs, personne n'a jamais retrouvé? Deux solutions: soit il a été enlevé, soit il a physiquement été transformé en corps glorieux. Hypothèse 1: enlevé. Par qui? Plus que probablement par des disciples qui voulaient faire croire que le Christ est ressuscité alors qu'Il ne l'était pas. Problème: quel intérêt avaient-ils d'annoncer un mensonge jusqu'au martyre? Qui accepterait de donner sa vie pour propager un message qu'il sait faux? Mourir pour des idées, d'accord, mais, même de mort lente, pour des idées que l'on considère comme fausses, allez comprendre!... Hypothèse 2: Ils ont donné leur vie jusqu'au martyre parce que, non seulement ils n'ont pas enlevé le corps, mais parce qu'ils ont vu et revu Celui qui est corporellement ressuscité et parce que pour la première fois dans l'histoire humaine, les faits qu'ils purent constater ont balayé l'idée qui veut que de la mort personne ne revient. Oui,d'après eux, de la mort physique on en sort! Non, l'existence d'ici-bas n'est pas le tout de l'existence et les quelques brèves années qui nous sont accordées sur cette terre ne sont que les prémisses d'une autre dans les cieux qui est, comme l'écrit saint Paul, notre véritable patrie. C'est de cela que les chrétiens sont témoins.

dimanche 26 mars 2017

Les gourous

Dans les médias, cela crève les yeux, quand il s'agit de Fillon on met en exergue tout ce qui peut lui nuire et on tait volontairement ou on minimise ce qui pourrait le servir. Par contre, quand il s'agit de leur idole Macron, c'est exactement le contraire. Un exemple. A la Réunion, le chouchou des JT fut accueilli  par des citoyens  portant des masques de Hollande; manière de bien faire comprendre qu'ils refusent l'enfumage de ce protégé du système. Quant au meeting qui devait accueillir  4500 personnes, 2000 manquaient à l'appel et beaucoup de ceux qui y ont assisté sont partis lassés au cours de celui-ci. Evidemment, lavage de cerveaux oblige, ces faits il ne fallait pas les montrer. L'important était bien sûr de faire croire que tout c'était bien passé et de se concentrer par ailleurs sur les trois casseroles et les deux oeufs jetés par une poignée de fanatiques d'extrême gauche lors de la rencontre de François Fillon avec les citoyens du pays basque. Voilà ce que les médias appellent de l'information. Pour qui prend-on les français? Quel crime ont-ils commis pour être manipulés à ce point? Pour quels dictateurs de la pensée se considèrent tous ces gourous soit disant journalistes? Dès lors, je ne peux que formuler un souhait:  que le 23 avril, plutôt que de hurler avec les loups, les électeurs dégoûtés d'être pris pour des gosses d'écoles maternelles leur donnent une raclée magistrale en refusant de choisir celui qu'ils ont décidé d' imposer.

Lettre ouverte à François Fillon

Bonjour Monsieur Fillon,
De ce petit royaume qu'est la Belgique, j'observe avec stupeur la cabale orchestrée contre vous. Vous le savez mieux que quiconque, entre justice, gauche et médias, l'entente règne en maître. Sans prendre en compte la moindre présomption d'innocence, on se refile en secret des informations qui n'ont qu'un seul but: vous empêcher d'être élu tout en vous présentant comme coupable sans attendre un jugement prononcé. Vases communiquant, fuites d'enquêteurs aux journalistes, on n'est pas loin semble t-il d'un état totalitaire. A jets continus, télé, journaux et radio déversent le fiel de leurs intox qui ressemblent comme deux gouttes d'eau aux propos d'une concierge acariâtre. Considérant les français comme des enfants, comme les plus naïfs du monde, ils espèrent que leur gavage incessant les transformera dans les urnes en robots au service de leur idéologie asservie à la pensée unique. 
Votre drame, cher Monsieur Fillon, c'est que vous ne vous appelez pas Macron. Si vous portiez ce nom, tout vous serait pardonné. De ses casseroles, quasi personne n'en fait état. D'ailleurs à l'entendre, elles ne sont que des "rumeurs". Pas la peine de chercher plus loin, puisque c'est lui qui le dit. L'idole peut dormir tranquille. La petite fée des lobbys peut continuer à sourire à tout le monde en faisant miroiter qu'à coups de baguette magique, elle ouvrira son porte-monnaie aux électeurs d'un pays qui croule sous une dette incommensurable. Et dire qu'il y en a qui sont dupes! Et dire qu'à coups de lavage de cerveaux, certains sont prêts à croire les balivernes d'une girouette flatteuse de l'ego et insipide. Du liquide plutôt que du solide, une tisane à la camomille à la place de vitamines, du Hollande jusqu'à plus soif, est-ce cela que désire le peuple de France? 
Cher Monsieur Fillon, seul contre ce qu'il convient d'appeler une mafia, vous incarnez cette force et ce courage qui ne caractérisent aucun de vos ennemis. Face aux crachats et à la haine de ceux qui dans leurs mains sales, tiennent les pierres de la lapidation, vous nous montrez combien votre stature; celle qui doit caractériser un président, peut donner à la France autre chose qu'une voix fluette, qu'une image aussi ambiguë que prête à toutes les contradictions et à tous les compromis. Puisse malgré la manipulation éhontée qu'il subit, votre peuple se réveiller avant qu'il ne soit trop tard.

samedi 11 mars 2017

Sans gouvernail

Nous vivons dans un monde instable. Certes, il en a toujours été ainsi mais les bouleversements que nous constatons depuis une cinquantaine d'année sur le plan  sociétal et religieux montrent plus que jamais une rupture idéologique par rapport à notre passé. Qui aurait pu imaginer il y a quelques décennies seulement que des réalités telles que l'avortement, le mariage entre personnes du même sexe,  l'euthanasie  et plus généralement l'abandon de notre héritage judéo-chrétien verraient le jour? Pareil au niveau de l'Eglise. Stable au temps de mon enfance (je suis né sous Pie XII), celle-ci est devenue aujourd'hui une organisation de plus en plus confuse et divisée dans laquelle il y a autant de doctrines et de liturgies qu'il y a de curés. Chaque prêtre s'habillant comme il veut, disant ce qu'il veut et célébrant comme il veut, il est normal que les humbles fidèles ne s'y retrouvent plus et s'en détournent. Déjà désorientés par l'instabilité du monde, ceux qui espéraient trouver un socle dans la foi catholique en sont pour leurs frais en constatant combien celle-ci est gagnée par le relativisme. Décourageant et critiquant ceux qu'elle appelle "rigides", "conservateurs" ou "identitaires" tout  en ne cessant de courir derrière le monde, l'Eglise finit tellement par lui ressembler qu'on peut  légitimement se demander quelles sont encore ses raisons d'exister. Si elle n'est plus sur terre pour nous parler du ciel, pour nous aider à nous préparer à l'éternité, si tout ce qu'elle a à dire tourne autour d'un "vivre ensemble" ici-bas, autant se contenter de s'engager dans des ASBL ou des projets humanitaires qui sont d'ailleurs bien utiles. Pas besoin d'être catholique pour cela. Bref, si le pape, les évêques et les prêtres estiment que leur institution s'est trompée durant 2000 ans, qu'elle nous a raconté des bobards jusqu'à Vatican II et que la Tradition doit être jetée aux oubliettes, qu'ils nous le disent clairement et ouvertement. Hélas, la franchise et la transparence n'étant pas des qualités premières en ce milieu, l'ambiguïté continuera sans doute à nourrir l'instabilité qui caractérise un navire désormais sans gouvernail.