mercredi 24 juillet 2013

Ne croire que ce qu'on voit ?

« Je ne crois qu'en ce que je vois ». Autrement dit : Dieu, l'au-delà, les apparitions de la Vierge, les anges et tutti quanti, non merci ! Ne croire que ce qu'on voit ? Pas très malin ! Sûr qu'en tenant de tels propos, un aveugle de naissance ne croira pas en grand chose. Et des quarks, vous en avez déjà vus ? Que nenni ! Et pourtant, les scientifiques sont formels : ils existent, bien qu'ils soient invisibles. Pas la peine d'épiloguer, nos sens sont insuffisants pour saisir la réalité telle qu'elle est en elle-même. Insuffisants et trompeurs. Regardez le soleil. Quelle taille a-t-il à vos yeux ? Même pas celle d'un ballon de football, alors qu'il fait 322 mille fois la dimension de la terre. Et la table sur laquelle j'écris ces quelques lignes ? Rien d'autre qu'une planche en bois munie de pieds. Mais si je la regarde à l'aide d'un microscope perfectionné, que verrai-je ? Une multitude de molécules composées d'atomes, constitués à leur tour de protons, d'électrons et de neutrons. Supposons à présent qu'un jour soit inventé un instrument capable de percevoir ce qu'il y a au-delà de ce que nous appréhendons. Quelle ne serait pas notre surprise ! Sûr qu'un monde qui nous est étranger s'ouvrirait devant nos yeux. Voilà, en un sens, ce que la religion nous dit depuis toujours. A l'inverse de ceux qui voudraient nous faire croire que le réel s'arrête à nos sens et à nos dimensions (ce qui est bel et bien du réductionnisme, voire de l'obscurantisme) la foi chrétienne invite à l'ouverture, à un dépassement qui dilate la raison en nous faisant déjà entrevoir ce qui échappe à nos télescopes et à nos laboratoires. Jean-Pierre Snyers

« Catéchèse » du diable

Un jour, le diable s'approcha d'un homme et lui dit : "Je vais te livrer un secret : Contrairement à ce que le pape affirme, je n'existe pas. Donc, n'existant pas, ce n'est pas moi le responsable du mal. Regarde autour de toi. Vois l'état de la création avec ses cataclysmes naturels, sa loi de l'extermination des faibles par les forts, pense à la brutalité du monde au temps des dinosaures, écoute les gémissements causés par la maladie et par les handicaps, songe au squelette que tu vas devenir... Crois-tu vraiment qu'un dieu bon soit l'auteur de tout cela ? Tu me diras peut-être qu'il y a quand même du bien, que tout n'est pas qu'atrocités, désolations, absurdités. Et alors ? Un être parfait ne se doit-il pas de créer un univers parfait ? Réfléchis... D'ailleurs, je vais te livrer un autre secret : comme tu le devines déjà, lui non plus n'existe pas. Dès lors, tu sais ce que tu as à faire : profiter de la vie qui te reste pour t'éclater un maximum. En ce sens, la société t'aidera et les médias seront là pour te guider. Surtout, souviens-toi bien d'une chose : je ne suis rien d'autre qu'un mythe, je n'existe pas." "Message reçu!" fit l'homme. Constatant le fonctionnement de son piège, le diable s'en alla en ricanant...

Jean-Pierre Snyers

mercredi 17 juillet 2013

Un traité mal traité


Je dois vous avouer que j'ai lu, en son temps, le « Traité d'athéologie » signé Michel Onfray. Autant vous le dire tout de suite, celui-ci m'a convaincu... convaincu que je fais bien de rester catholique. Outre le fait que l'auteur s'improvise historien, exégète et théologien, outre le ton délibérément méprisant à l'égard de ceux qui ont l'audace de ne pas penser comme lui, on ne comprend toujours pas sur quoi repose son athéisme. Sur l'indémontrabilité de l'existence de Dieu ? Autant affirmer que la réalité d'un Etre suprême repose sur l'indémontrabilité de son inexistence ! Si M.Onfray était agnostique, on le comprendrait. Seulement voilà, il est athée et, ce faisant, il quitte le terrain de la raison (cette raison qu'il déifie) pour rejoindre celui de la croyance. Affirmer de façon dogmatique l'inexistence de Dieu sans pouvoir la démontrer relève d'un acte de foi. Paradoxalement, voici l'auteur dans le rang des croyants. Dès lors vient une question : le procès qu'il ne cesse de faire aux déistes et aux théistes, pourquoi ne le fait-il pas à tous ceux qui, comme lui, se contentent de nier l'existence de Dieu sans en apporter la moindre preuve ? Libre à lui de croire que l'univers est une horloge sans horloger, ou un tableau sans peintre. Libre à lui également de refuser le miracle d'une création voulue par Dieu et de préférer croire en un nombre incalculable de miracles produits par le hasard. Personnellement, j'ai fait mon choix. Et ce n'est pas après avoir lu son livre que j'aurai assez de foi pour être athée !...

Jean-Pierre Snyers
Blindef 2
4141 Louveigné

Le courage de déplaire


Chaque fois que nous récitons le credo, nous disons : « Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts ». Pour « juger » et non pour « applaudir ». Evidemnent, cela suppose notre adhésion à ces paroles. Cela suppose aussi que nous croyons qu'il y a réellement une vie au-delà de ce monde. Seulement voilà, comme nos évêques et nos prêtres se taisent sur ce sujet, certains en viennent à se demander s'il y a vraiment lieu de se préparer à un avenir éternel. « Silence sur l'essentiel », déplorait en son temps le cardinal Danielou. Certes, tant qu'il s'agit de prendre des positions qui plaisent au monde et qui suscitent l'admiration des médias, nos épiscopes n'ont crainte de prendre leur plume ou les micros. Mais dès qu'il s'agit de protéger la foi, d'aller à contre-courant, de parler des ruses du démon et des fins dernières, motus et bouche cousue. Dès lors, de deux choses l'une : ou bien le Christ et les apôtres se sont trompés en nous parlant à temps et à contretemps de notre salut éternel qu'ils considéraient comme essentiel, et dans ce cas là, nos évêques ont raison, ou bien ils avaient raison et nos évêques sont grandement dans l'erreur (pour ne pas dire dans l'apostasie). Ne leur en déplaise, je crois qu'un jour viendra où, dans l'au-delà (dans cet au-delà dont on peut se demander s'ils y croient encore), une question leur sera posée, tranchante comme une lame de rasoir : « As-tu eu le courage de déplaire ? Toi qui as eu la responsabilité de guider le peuple, t'es-tu courbé devant le monde pour te faire admirer ou à l'image des martyrs, as-tu eu l'audace de proclamer ma Parole dans son intégralité, sans la déformer, sans la réduire à un message édulcoré et insipide, étranger à la vérité que j'avais donnée ? Oui, notre monde a un urgent besoin d'apôtres, de témoins qui, à l'image d'un saint Paul, accepteront de rester fidèles, quoi qu'il arrive...

Jean-Pierre Snyers

Lettre ouverte aux indifférents


Ainsi donc, vous ne vous questionnez pas. Aux trois interrogations fondamentales de l'existence (à savoir : D'où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ?), vous préférez répondre par une fin de non-recevoir. Dieu, l'au-delà ou les miracles, voilà qui ne vous intéressent pas. « Fort bien », mais j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Cette nouvelle, la voici : Bientôt, oui, bientôt, vous allez mourir. « Tous les hommes sont mortels, je suis un homme, donc je suis mortel. » Faites les braves tant que vous voulez, vous ne sortirez pas de ce syllogisme. Et ensuite ?... Ensuite, en raisonnant froidement, trois possibilités vous attendent : Après cette vie, soit il n'y a rien, soit c'est mieux, soit c'est pire qu'ici-bas. Inévitablement, un jour vous tomberez dans l'une de ces trois éventualités. Cela vous indiffère toujours ?... Poursuivons. Vous avez des enfants ? Vous êtes père ou mère d'êtres vivants qui sont sur cette terre « à cause » de vous ? Quel sera leur avenir après cette vie ? Un éternel néant ? Un éternel bonheur ? Un éternel malheur ? Les reverrez-vous dans l'au-delà ou les liens seront-ils coupés à jamais quand la mort viendra ? J'ai peine à croire que vous hausserez les épaules ; dur de penser que l'avenir éternel de vos propres enfants ne vous intéresse pas. Je sais ! Je sais combien notre société cherche à vous endormir pour ne pas que vous pensiez à l'essentiel. Il n'empêche que la question demeure. De même qu'on ne peut guérir un mal en faisant semblant qu'il n'existe pas, de même on ne peut trouver le sens de sa vie en faisant l'impasse sur les ultimes questions que pose l'existence. Je termine. Un jour, Quelqu'un a dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie . » Et s'il avait raison ? Et si, comme l'ont dit tant et tant de témoins, en Lui s'éclairait notre véritable destinée ?...


Jean-Pierre Snyers

(Louveigné, Belgique)